Rollande Aylwin est venue au monde sur cette ferme en 1934. Le lot de cette terre a été défriché par son grand-père qui y bâtit une première grange en 1912. À l’époque, la grange abrite de quoi subvenir aux besoins de la famille: des parcs pour les porcs, un poulailler et une bergerie. Le père de Rollande, Gédéon Aylwin, reprend les rênes de la ferme familiale où il fonde une famille avec Marie-Rose Perron. Le 4 juin 1942, une violente tempête emporte la grange dont les restes s’écroulent sur place. Aidée des voisins, la famille Aylwin reconstruit les granges dans les semaines qui suivent l’incident. «Nous avons réussi à y mettre les foins dedans!», raconte Madame Aylwin. Cette dernière prête d’ailleurs main-forte à ses parents sur la ferme en participant à la traite manuelle des vaches. Les granges ont abrité de 20 à 35 vaches.

Madame Aylwin raconte aussi qu’une de ses tâches, avec un de ses frères, était d’aller chercher les vaches aux champs à leur arrivée de l’école. Souvent, ils grimpaient sur le toit des granges, à environ soixante pieds dans les airs, pour repérer les bêtes au pâturage. La distance ainsi connue permettait de savoir s’il valait la peine de rentrer manger une collation ou non avant de partir quérir le troupeau qui pouvait se trouver 1 mille plus loin. En 1943, on ajoute un poulailler et une « grainerie » à l’extrémité Sud de la grange Ouest.

C’est l’amour qui éloignera Rollande Aylwin du monde agricole. En effet, son mari, Armand Bilodeau, travaille plutôt du côté des mines. Toutefois, après un passage du côté de l’Abitibi, le couple revient s’établir à Nédélec sur la ferme en face de la ferme familiale. M. Bilodeau y construit une maison et une petite étable. Pour Rollande qui démarre sa propre famille, la présence de petites vaches est primordiale pour donner du lait à boire à ses enfants et pour leur apprendre le travail et le sens des responsabilités.

En 1973, l’occasion se présente de racheter la ferme familiale entre-temps vendue à un voisin. Ainsi, Madame Aylwin retrouve sa maison d’enfance. Les quelques animaux, dont 6 vaches, sont déménagés dans les granges doubles. Des bêtes y vivront jusqu’au début des années 1990. Aucune modification majeure n’a été apportée sur les granges, si ce n’est que de l’entretien régulier qui s’estompera au fur et à mesure que les forces de M. Bilodeau s’épuiseront.

*Ces éléments du patrimoine sont de propriété privée; merci de les admirer à partir des routes et chemins publics.